Réseau Cdma en côte d’Ivoire: La nouvelle technologie déployée pour connecter 5000 localités enclavées à Internet

Réseau Cdma en côte d’Ivoire: La nouvelle technologie déployée  pour connecter 5000 localités enclavées à Internet
Réseau Cdma en côte d’Ivoire: La nouvelle technologie déployée pour connecter 5000 localités enclavées à Internet
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Réseau Cdma en côte d’Ivoire: La nouvelle technologie déployée pour connecter 5000 localités enclavées à Internet

Le gouvernement ivoirien à travers le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication avance dans sa politique de vulgarisation des Technologies de l’information et de la communication (Tic). En misant sur la connectivité nationale, cette politique permet à plusieurs zones, jadis enclavées, de bénéficier du réseau téléphonique et de la connexion internet. Par cette technologie, le gouvernement reconnait le caractère transversal de l’investissement dans le secteur des Tic.

Le téléphone et l’Internet sont dorénavant devenus des biens de première nécessité que les gouvernants ont l’obligation de mettre à la disposition des populations. Pour les promoteurs, le réseau Code Division multiple access (Cdma) est une réponse aux besoins en téléphone fixe exprimés par les populations, les entreprises et les administrations des zones rurales non encore desservies de la Côte d’Ivoire.

En français ce terme signifie accès multiple par répartition en code. Selon les techniciens en la matière, le Cdma est un système de codage des transmissions, utilisant la technique d’étalement de spectre. Il permet à plusieurs liaisons numériques d’utiliser simultanément la même fréquence porteuse.

Dans la pratique, plusieurs services publics ont connectés dans la région d’Ifou. Cette cérémonie de remise officielle des équipements de communication qui a eu lieu le vendredi 10 octobre dernier à Ananda marque le démarrage effectif de la connexion des zones rurales en téléphone et internet via la technologie Cdma.

1000 localités déjà connectées.

Le projet est mis en œuvre par l’Agence nationale du service universel des télécommunications (ANSUT) en collaboration avec Côte d’Ivoire Télécom. Au cours de cette cérémonie, Soro-Kipeya Éloge, Directeur général de l’ANSUT a fait une présentation succincte du projet Cdma. Selon lui, il s’agit du déploiement d’un réseau de télécommunication alliant à la fois des services de voix, de données et d’internet haut débit sur un même support sans fil.

« Cette technologie sans fil, qui peut être utilisée pour offrir des services de téléphonie mobile ou fixe a été choisie spécifiquement en Côte d’Ivoire pour offrir des services de téléphone fixe. Ces services seront commercialisés par Côte d’Ivoire télécom », a-t-il précisé.

Sur le terrain, poursuit le Dg de l’Ansut, une technique basée sur le déploiement d’un système appelé Base transceiver station (Bts-Cdma)dans la bande de fréquence des 40 Mhz assurant une couverture entre 15 et 45 km dépendamment du relief a été utilisée. Ainsi par exemple, à Ananda, à partir d’un pylône qui y est installé, ce sont toutes les localités situées dans un rayon de 30 km à vol d’oiseau qui sont couvertes.

Cela veut dire qu’avec un combiné et en restant dans la zone de couverture l’usager peut émettre ou recevoir des appels, même en étant dans sa plantation. Cette mobilité est réduite à la cellule à laquelle l’abonné est rattaché.

En outre, l’équipement est connecté à internet haut débit, sans oublier le service de télécopie, surtout utile pour les administrations et les entreprises des localités connectées.

Autre avantage non moins négligeable de système BtsCdma : la gratuité des appels entre ligne fixe d’où, particulièrement pour les administrations publiques, une économie substantielle pour tous les appels entre les numéros fixes ou pour tout fax émis.

On explique aisément la grande joie des populations qui ont reçu les kits téléphoniques. Les bénéficiaires sont de la sous-préfecture d’Ananda où les services de la sous-préfecture et le centre de santé ont été connectés à internet. Tout comme la gendarmerie, le centre de santé et la sous-préfecture de Famienkro dans le département de Prikro.

Par ailleurs, les centres de santé de Babakro, Konandrikro, Groumania, Linguezano et Abedeni seront connectés au réseau internet. Ces populations ont exprimé leur grande joie, à travers leur porte-parole Kra koffi pascal, dg du Bnetd et fils de la région. Car désormais elles peuvent connaitre les bienfaits des TIc

«Sachez qu’avec le retour d’expérience acquise sur le projet Cdma, nous avons déjà connectés près de 1000 localités. Mes équipes et moi-même, aujourd’hui aguerris, sommes prêts pour assurer l’accessibilité à ces services de l’ensemble des autres localités en attente de ce réseau, dans un délai qui nous est imparti. A savoir, avant le terme de ce premier quinquennat », a rassuré Soro-Kipeya Eloge.

Pour terminer, il a annoncé le lancement d’autres grands projets d’envergure nationale initiés par l’Ansut. Il s’agit notamment du projet « un citoyen, un ordinateur », du projet e-éducation, d’e-agriculture etc.

Le projet Cdma fait suite à l’appel téléphonique inaugural de la technologie Cdma entre les localités de Gourominankro (Yamoussoukro) et d’Alokodjèkro (Sakassou) émis par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan le vendre 13 décembre 2013. C’était, on se rappelle, le premier appel téléphonique via le réseau Cdma. Cette cérémonie marquait le lancement officiel des travaux pour couvrir des zones rurales non connectés à ce réseau.

Pallier rapidement le manque d’infrastructures de télécommunication dans les contrées rurales

Pour les autorités ivoiriennes en charge des Tic, le choix de la technologie Cdma a été motivé par le besoin de pallier rapidement le manque d’infrastructures de téléphone fixe, sans avoir la contrainte d’effectuer les travaux de génie civil inhérents au déploiement d’un réseau filaire et dont le coût représente généralement 70% du coût global d’un réseau fixe.

De plus, cette technologie présente plusieurs avantages, notamment, la couverture d’un grand nombre de localités en très peu de temps, la réduction des avaries subies par le réseau filaire et l’accès des populations à internet. De façon générale, le projet Cdma permettra, à terme de couvrir près de 5000 localités, non couvertes actuellement par les opérateurs privés en termes de téléphonie, de télécopie et de fourniture d’internet.

Dans son intervention, Bruno Nabagné Koné, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a indiqué que le projet Cdma, construit sur fonds publics, annonçait à l’ensemble de la population que l’Etat de Côte d’Ivoire, s’engage à leur offrir une solution technique appropriée, face aux problématiques liées à l’absence de réseaux de télécommunication dans les contrées rurales.

Ces réseaux sont, en effet, inexistants ou ont été endommagés, alors que les besoins des populations (voix, data, internet…) sont cesse croissants. « Nous sommes régulièrement interpellés par les responsables de l’administration (préfets, sous-préfets, directeurs départementaux ou régionaux…) sur cette absence et le besoin d’y faire face rapidement. Disposer d’outils efficaces de communication constitue la base minimale pour une administration performante. Aujourd’hui, toutes les dispositions au niveau commercial sont enfin, prises par les acteurs techniques de ce projet pour la fourniture effective aux populations des services que le réseau est appelé à délivrer.» A-t-il déclaré. Avant de rappeler que l’ensemble des investissements réalisés pour l’implémentation de ce réseau et des services associés, est le fait de l’Etat de Côte d’Ivoire, par l’entremise de l’Ansut, créée par l’ordonnance du 21 mars 2012 relative aux télécommunications et aux Tic. Le rôle de l’Ansut est de mettre en œuvre la politique du gouvernement, du ministère de la Poste et de Technologies de l’information et de la communication, en matière de service universel. Elle doit également faire face aux insuffisances de marché, aller là où les privés ne sont pas intéresser à se rendre, aider l’Etat dans la mise en œuvre du projet de gouvernance électronique etc.

Il y a quelques années, la société Côte d’Ivoire Télécom, qui dispose du réseau fixe le plus étendu de Côte d’Ivoire, avait été sollicitée pour assurer, d’abord l’ingénierie de ce réseau Cdma, mais également la continuité des appels en tous points et la commercialisation du service. C’est pourquoi, le ministre a remercié les responsables de cette entreprise pour cette « collaboration fructueuse », sans oublier de féliciter l’Ansut, le maitre d’ouvrage et l’entreprise Huawei Technologie qui a conçu les équipements mis en œuvre et en a assuré l’implémentation.

« Pour notre pays, poursuit le ministre, il s’agit de permettre aux populations, partout où elles sont, de bénéficier des ressources sans limites des Tic et en particulier de l’internet. L’ouverture du réseau Cdma et la remise de kits de communications à l’administration s’inscrivent dans les axes majeurs du vaste programme de développement et de vulgarisation des Tic que met en place le gouvernement. »

Ces axes majeurs sont d’une part, le développement et la connectivité, à travers la construction d’infrastructures robustes et profondes, qui touchent les villes mais également les zones rurales, et d’autre part, la facilitation de l’accessibilité de tous aux services Tic. C’est-à-dire, permettre aux populations, individuellement (acquisition) ou collectivement (cyber centres, salles multimédias) à l’outil terminal informatique.

Ainsi, ce réseau Cdam permettra d’assurer, partout où il est déployé, en complément des réseaux des opérateurs privés, des services de téléphonie, de visiophone de fax et d’accès à Internet, afin de créer de bonnes conditions de travail à l’administration en vue de mieux servir les populations.

« Que les sous-préfets, dit le ministre, et même certains préfets ne soient plus coupés de leur administration centrale. Désormais, une recherche sur Internet se fera plus aisément. Désormais, il sera possible aux administrations d’Ananda et de partout en côte d’Ivoire où ce réseau est en service, de téléphoner, de faire de la visiophonie et de recevoir par ces équipements des fax des e-mails, d’accéder à des services en ligne, d’accéder au monde entier. »

Aujourd’hui, ce sont les administrations qui reçoivent leurs kits. Mais demain, chaque citoyen pourra s’acheter une connexion internet à la Côte d’Ivoire Télécom. « A ce jour, ce sont 1000 localités qui sont connectées. Nous ambitionnons aller à 3000, puis 5000 localités connectées en Côte d’Ivoire. En avant donc pour le développement de la maturité numérique de notre pays », a lancé Bruno Koné satisfait.

ALFRED KOUAME

Correspondant